L’expression de Troubles Musculo Squelettique (TMS) regroupe l’ensemble des maladies localisées sur les articulations. Elle est une des premières causes d’invalidité et est en augmentation depuis 20 ans dans les pays riches, malgré un fort investissement dans les politiques de santé publique.

Faisons tout d’abord un état des lieux et essayons de comprendre à quoi sont dû les TMS en France. Nous nous concentrerons ensuite sur le dos, un des principal troubles muscullo-squelettiques. Enfin, nous verrons comment nous pouvons y remédier et les différentes études menées quant à leurs efficacités. Les résultats vont d’ailleurs peut-être vous surprendre !

Etat des lieux et causes des TMS en France

En France, les TMS représentent 87% des maladies professionnelles.

Cela coûte 2 milliards d’euros par an, auxquels s’ajoutent les coûts indirects en termes de perte de production et la moitié est liée au mal de dos.

Plusieurs enjeux viennent s’ajouter à ces TMS en plus de l’incapacité induite par ceux qui en souffrent. Nous pouvons observer des risques de désinsertion professionnels, auxquels s’ajoute un coût indirect aussi pour les entreprises, en terme de productivité, et un coût supplémentaire pour remplacer ce personnel (1).

répartition des TMS - trouble muscullo-squelletique
Répartition des TMS sur le corps (2)

Les TMS touchent toutes les entreprises et tout secteurs d’activités confondus. Pour réduire ces risques et protéger la santé des salariés les entreprises investissent régulièrement dans des solutions adaptées à leur secteur d’activité. Pour investir au mieux, ils doivent cibler les facteurs de risque qui sont multiples (3). L’état aide d’ailleurs les petites et moyennes entreprises à financer des solutions pour réduire les TMS (4).

Quelles en sont les Causes ?

Différentes causes sont identifiées :

  • Les facteurs psychosociaux : pression du temps de travail, manque de contrôle sur son travail, manque de soutien social.
  • Les facteurs organisationnels : délais de réalisation trop courts, travail monotone ou temps de récupération insuffisant. Le stress jouant également un rôle dans l’émergence des TMS.
  • Les facteurs biomécaniques : gestes répétitifs, travail statique, efforts excessifs, positions articulaires extrêmes.

Et le dos dans tous ça !

Le dos fait partie des principales causes de TMS. Le mal de dos représente 20 % des accidents du travail.

Quant à la lombalgie, c’est-à-dire le bas du dos, il représente 7 % des TMS et est la première cause de handicap (5) et d’inaptitude avant 45 ans. En 2017, la lombalgie a provoqué la perte de 12,2 millions de journées de travail et cela ne s’améliore pas.

Dans le tableau, ci-après, nous pouvons voir que les douleurs rachidiennes (lombaires et cervicales) sont l’une des principales causes de handicap par années vécues avec un handicap (YLD). Le tableau nous montre le nombre d’années qui ont été passées dans des états de santé altérée (6). Les lombaires et les cervicales restent toujours numéro un à travers les années contrairement à d’autres, changeant de position (matérialisé par le changement de couleur rouge ou vert).

Le mal de dos est le plus handicapant à travers les années.
Les causes de handicap et le nombre d’années vécues avec – Le mal de dos en 1er position

Qu’est-ce que l’on fait pour y remédier ?

Aujourd’hui, la qualité de vie au travail est une préoccupation dans les entreprises et elle est devenue un enjeu prioritaire pour servir leur compétitivité.

Les formations/interventions destinées à lutter contre ces TMS sont devenues ainsi un élément majeur pour aider les entreprises dans leur action d’amélioration des conditions au Travail. Pour réduire ces risques et protéger la santé des salariés (toute entreprise et secteurs d’activités confondus) les entreprises investissent régulièrement dans des solutions adaptées à leur secteur d’activité.

Les formations « gestes et postures » sont régulières dans toutes les entreprises. Les collaborateurs/salariés sont formés à l’apprentissage des bons gestes et des fameuse « bonnes postures de travail ». Nous y reviendrons…

Il existe différentes méthodes de prévention en entreprise visant à réhabiliter les troubles musculo-squelettiques chez les employés ayant un travail exigeant sur le plan physique.

Une publication médicale (7) a examiné l’efficacité de différentes interventions en milieu professionnel pour évaluer leur efficacité sur la réduction de l’impact des TMS. Plus de 50 études de haute et moyenne qualité ont été retenues et analysées, elles concernaient des travailleurs exposés à des métiers physiques avec des risques de TMS élevés.

Dans les différents types d’interventions étudiées, on trouvait :

  • des interventions sur l’ergonomie,
  • du renforcement musculaire,
  • des étirements,
  • de la gestion du stress,
  • d’autres ciblant les conditions de travail.

On peut diviser les types d’intervention en 3 catégories :

  • Celles qui sont dites « ACTIVES » visant à améliorer la condition physique des employés (Exercice physique, renforcement musculaire, travail cardiovasculaire, etc. )
  • Celles visant à diminuer les contraintes mécaniques envers les employés (ergonomie, etc.)
  • Celles qui ciblent les conditions de travail ( Gestion du stress – aménagement de temps de pause).

À noter :  l’ensemble de ces interventions étaient réalisées sur le lieu de travail.

Au total, la stratégie d’intervention qui semble la plus efficace, et avec un niveau de preuves solides, est le RENFORCEMENT MUSCULAIRE qui permet de préparer physiquement les employés aux tâches physiques à accomplir, comme un sportif préparerait une compétition pour ne pas se blesser et être performant.

Par contre cette synthèse montre qu’il n’y a que peu de preuves d’efficacité des interventions isolées en ERGONOMIE alors que ce sont pourtant les interventions les plus répandues en entreprise pour lutter contre les TMS.

Que faut-il en conclure ?

La synthèse de ces données recommande que la mise en œuvre de la formation en renforcement musculaire sur le lieu de travail peut réduire les TMS chez les travailleurs ayant un travail physiquement exigeant. En ce qui concerne les interventions en ergonomie du lieu de travail, il n’y a pas suffisamment de preuves dans la littérature scientifique pour influencer / modifier les pratiques actuelles. D’après la littérature scientifique, les interventions en ergonomie sur le lieu de travail ne semblent pas avoir d’effet si bénéfique sur la réduction des TMS chez un groupe de travailleurs pratiquant des travaux physiques exigeants. Comme ces domaines d’intervention étaient très hétérogènes, il convient également de reconnaître que les conclusions générales sur leur efficacité doivent être faites avec parcimonie.

Le cas parlant de plier les genoux pour ramasser une charge

Voilà qui peut remettre en question la quantité de budgets alloués pour lutter contre le mal de dos en « apprenant juste à plier les genoux en entreprise ».

Même si soulever des charges proches du sol de façon répétée, en se penchant en avant, peut augmenter la prévalence de lombalgie (sans qu’on ne sache si cette attitude, penchée vers l’avant, vient des hanches ou d’une flexion de la colonne, voire des deux)(8)

Nous pouvons d’ailleurs faire plusieurs remarques sur cette notion de « plier les jambes pour éviter de solliciter son dos » :

  • Le dos est solide et le renforcement musculaire permet d’adapter la colonne à des contraintes y compris lorsque l’on est penché en avant.
  • Plier les genoux de façon répétée va aussi solliciter les genoux qui sont eux même une zone identifiée à risque de TMS.
  • Le coût calorique de fléchir ses genoux est beaucoup plus important que de se pencher vers l’avant.

En résumé, si vous êtes fatigué, faible sur les jambes, vous aurez bien plus de mal à fléchir les genoux toute la journée, même si vous pensez/savez/croyez (au choix) que c’est la bonne méthode pour vous. D’où l’intérêt d’intégrer aussi des exercices de renforcement des jambes dans des programmes d’entretien en entreprise.

Enfin la diffusion répétée d’un message rigide de « pliez les genoux », peut avoir des conséquences sur la persistance de croyances populaires non fondées, ainsi que sur la pérennisation de messages anxiogènes sur un dos fragile. Des recommandations de variées la gestuelle et des solutions adaptées à chacun sont donc nécessaires.

Voici une vidéo qui l’illustre très bien, l’important est de varier les mouvements.

Ce que nous faisons avec Doado

Avec Doado, nous savons que le plus important est de faire du renforcement musculaire pour contrer les TMS, c’est pourquoi nous proposons des exercices sur-mesure adaptés à chaque personne et à chaque entreprise.

Voici un des exemple d’exercice d’une routine de renforcement fait sur Doado, reproduisant une position de travail penchée en avant.

Renforcement des fixateurs des omoplates sur l’application Doado

L’exemple Danois

Enfin, attardons-nous sur une étude danoise (9) qui s’est intéressée à mesurer l’impact potentiel de séances courtes d’exercices physiques pour prévenir les absences pour maladie de longue durée. Plus de 70 000 travailleurs ont été ainsi suivis pendant deux ans et devaient pratiquer des exercices simples et réguliers de renforcement, sur leur lieu de travail.

Cette expérimentation a montré une réduction du risque d’absence de maladie de longue durée grâce à l’utilisation de séances courtes d’exercices, mais régulières pendant les heures de travail (mais pas lorsqu’il est utilisé en dehors des heures de travail).

Si cela est fait par tous les travailleurs, ces « micro-exercices » pendant les heures de travail peuvent potentiellement prévenir de 12,8 % les cas d’absence de maladie de longue durée. En conclusion, le micro-exercice effectué pendant les heures de travail présente un certain potentiel pour prévenir les absences de maladie de longue durée dans la population active générale. La mise en œuvre à grande échelle du micro-exercice sur le lieu de travail pourrait représenter une opportunité probablement pas assez exploitée de promotion de la santé.

En résumé, il y a peut-être une sure représentation des actions isolées d’ergonomie/gestes et postures en entreprise qui ont été le pilier de la prévention des TMS. L’accent devrait être dorénavant mis sur l’amélioration de la condition physique / le renforcement musculaire / la préparation physique des sujets exposés à risque de TMS, afin de mieux préparer leurs corps à ces activités.

Selon nous, ce travail régulier devrait aussi être aussi associé désormais avec un discours positif sur la solidité du dos, et sur l’importance de se préparer physiquement au mieux via des exercices réguliers de renforcement musculaire : ces fameuses « routines » d’exercice, comme un sportif s’échauffant pour son sport.

Le dos est solide, mais vous pouvez l’aider en le préparant au mieux physiquement. C’est ce que nous avons créé avec Doado, votre routine santé, votre échauffement adapter à la vie de tous les jours. Ça ne vous viendrait pas à l’idée de ne pas vous brosser les dents pour sortir, n’est ce pas ? Alors pourquoi pas préparer votre corps à sa journée ? 

Sources :

  1. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/tms/comprendre-troubles-musculosquelettiques
  2. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/tms/comprendre-troubles-musculosquelettique
  3. tmspros.fr
  4. https://www.economie.gouv.fr/entreprises/aide-troubles-musculo-squelettiques-TMS-pro
  5. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5055577/figure/fig2/
  6. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27733282/
  7. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32219688/
  8. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11145822/
  9. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35145176/

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